Un projet de piste cyclable - de vélo route à trafic important - entre Sélestat et Markolsheim propose des tracés qui seraient implantés dans l’Illwald même, ainsi que dans l’espace riedien au sud de cette forêt.
Le développement d’un réseau de pistes cyclables est certes souhaitable, encore faut-il prévoir les impacts techniques de ces tracés mais aussi l’impact de la fréquentation humaine qu’elles généreront dans le futur. Enumérons quelques-uns de ces aspects :
- nature du revêtement de la piste ;
- assise de la piste, équipements annexes et maintien de la circulation actuelle des eaux d’inondations proches de l’Ill ;
- compatibilité du revêtement avec les véhicules lourds des travaux forestiers ou agricoles et gestion à long terme de la piste ;
- piste et propriété des terres agricoles ;
- accessibilité par le cyclotourisme de transit en période de crues et dans les secteurs forestiers (chutes d’arbres; chalarose) ;
- compatibilité avec d’autres activités (exploitation, chasse…).
Au-delà des aspects évoqués ci-dessus nous attirons l’attention sur la question de la quiétude de la faune, en particulier celle de la population sauvage de daims. La photographie présentée en page de couverture illustre, par exemple, un épisode de dérangement sur les grandes prairies périphériques : aux deux tranquilles promeneurs s’ajoute une autre cause de perturbation, non visible sur la photo : l’inquiétude des animaux se manifeste notamment par un regroupement serré et une suspension des activités en cours.
Il est à craindre que ces perturbations, même involontaires, augmenteront avec l’accroissement prévisible du transit touristique généré par une vélo-route. Or, il s’agit ici des dernières prairies en périphérie de l’Illwald, hors RNR, importantes pour l’alimentation et la reproduction des cervidés : ces derniers devront-ils peu à peu quitter de tels secteurs qui leur sont essentiels ?